La STIB et Plan International lancent une campagne contre le harcèlement sexiste
14 mai 2019
La STIB et l’ONG Plan International Belgique lancent aujourd’hui une campagne de sensibilisation pour lutter contre le harcèlement sexiste dans les transports publics. Cette campagne, réalisée en collaboration avec des jeunes activistes de l’ONG Plan International, a pour objectif d’informer et de sensibiliser victimes et témoins de faits de harcèlement, en les invitant à (ré) agir.
Vous êtes victime de faits de harcèlement sexiste dans les transports publics ? Réagissez, vous n’êtes pas seul(e) ! Vous êtes témoin de faits de harcèlement dans les transports publics ? Vous pouvez réagir également, en appelant les secours ou en faisant front avec d’autres témoins.
En lançant ce mardi sa campagne de sensibilisation pour lutter contre le harcèlement sexiste dans les transports publics, réalisée en collaboration avec l’ONG Plan International, la société bruxelloise de transport public veut tout d’abord sensibiliser les témoins de faits de harcèlement, en les invitant à agir, à réagir, en signalant les comportements inadéquats et inappropriés. Mais aussi les victimes de ces faits, en les invitant à réagir pour se signaler. Indirectement, la campagne s’adresse également aux harceleurs, en leur faisant comprendre que leur victime n’est pas toute seule, qu’elle est soutenue par toutes les autres personnes autour d’elle.
La voix des jeunes
Cette campagne est le résultat de la collaboration entre la STIB et de jeunes activistes du projet « BruxELLES », de l’ONG Plan International.
En octobre 2018, la STIB et l’ONG décidaient d’unir leurs forces pour lutter contre le harcèlement sexiste dans les transports publics bruxellois. Tout commence par l’action « Girls take over », soit la prise de pouvoir symbolique de Romane, jeune Bruxelloise, à la tête du comité exécutif de la STIB. De jeunes activistes du projet « BruxELLES », âgés de 14 à 20 ans, ont ensuite collaboré pendant plusieurs mois avec la STIB dans l’objectif de renforcer la lutte contre le harcèlement sur le réseau. Ces jeunes ont rencontré à plusieurs reprises différents services et membres du personnel de la STIB – service en charge des affaires sociétales et campagnes scolaires, du marketing ainsi que du personnel de terrain et le comité exécutif – afin de discuter ensemble de cette problématique sociétale, qui touche également les transports publics, et réfléchir à la mise en place d’initiatives pour lutter contre ce phénomène.
Une campagne de sensibilisation
Ces rencontres, ces partages, ces échanges, ont abouti notamment à la mise en œuvre d’une campagne de sensibilisation, réalisée en collaboration avec les jeunes, et l’agence de publicité Mortier Brigade, lancée ce mardi 14 mai. Cette campagne a pour objectif de sensibiliser les témoins de faits de harcèlement ainsi que les victimes, en les invitant à agir et à signaler les comportements inadéquats. Indirectement, la campagne s’adresse aussi aux harceleurs, en leur faisant comprendre que la victime n’est pas toute seule, qu’elle/qu’il est soutenu(e) par les autres autour d’elle/de lui.
La campagne sera notamment affichée sur les valves en stations, dans les véhicules de la STIB et relayée sur les réseaux sociaux. Un fascicule, reprenant des conseils, informations et numéros utiles destinés aux victimes et aux témoins de faits de harcèlement, a été édité et sera distribué sur le réseau. Une vidéo, donnant des conseils pour (ré)agir sera également diffusée sur les réseaux sociaux. Durant la semaine du 20 mai prochain, la Compagnie Tadam va réaliser des saynètes dans différentes stations de métro afin d’interpeler et sensibiliser les voyageurs et voyageuses sur la problématique du harcèlement sexiste. Le fascicule réalisé dans le cadre de la campagne sera également distribué lors de ces mises en scène. Par ailleurs, la problématique du harcèlement dans les transports a été intégrée dans les ateliers de sensibilisation déjà organisés par la STIB au sein des établissements scolaires.
« En tant qu’opérateur de transport public, nous sommes confrontés à ce phénomène qui dépasse nos compétences et les limites de notre réseau mais entrave la liberté de déplacement de nos voyageurs. Pour y remédier, nous nous appuyons bien sûr sur les forces de l’ordre mais nous avons tout à gagner à nous enrichir aussi de l’expertise du secteur associatif. C’est pourquoi nous avons conclu ce partenariat avec Plan International Belgique, comme nous l’avons déjà fait dans le passé avec d’autres associations », expliquait en octobre dernier Brieuc de Meeûs, CEO de la STIB. « Les rencontres entre les jeunes et la STIB ont été riches d’enseignements. Aujourd’hui, ensemble, nous avons pu mettre sur pied cette campagne de sensibilisation qui, nous l’espérons, pourra toucher le plus de personnes possibles. Et leur montrer qu’elles ne sont pas seules face à cette problématique », se réjouit-il à l’occasion du lancement de la campagne.
« La plupart de mes amies ont déjà été insultées de connes ou de salopes dans la rue ou ont eu une remarque sur leur physique. On essaie de ne pas être une victime et du coup on change notre comportement pour ne pas avoir de problème et ne pas porter cette honte après. C’est toujours agréable de se dire que nos idées, grâce à la STIB et grâce à Plan International Belgique, vont peut-être aider une femme qui se fait agresser dans les transports. Ce serait magnifique ! », explique Pauline, 17 ans, jeune activiste Plan International Belgique.